ID: 730548
Fin de Sabat
icon PNJ
Niv: 1
PV: 63
Rayon d'aggro: 0m

Dialogs:



Confins de Sabla









Écrit par Masios, grand magicien réian de génie
et disciple aguerri de la grande sorcière Feyos.





Préface



Ce livre a été spécialement commandité par l'association des sorciers réians et c'est moi, la grande sorcière Feyos, qui l'est rédigée.

En tant que grande sorcière et sauveuse des réians, j'ai été témoin de la catastrophe qui a été la plus grande crise depuis la fondation de Sarpan et j'ai essayé de décrire les évènements de la manière la plus complète possible.




Feyos

Dans le Canyon des morts, la Créature dort. Certains affirment qu'avec le Temps d'Aion, elle ne fait désormais plus qu'un avec les falaises qui l'entourent, mais de là où je suis, il me semble pouvoir sentir son souffle soulever les grandes écailles qui couvrent son dos.


Est-ce une trahison que de l'admirer ainsi ? De souhaiter qu'il soit toujours en vie, en dépit de tout ce que je sais ?

J'ai dit des prières et fait des offrandes à la Dame pour expier mes péchés. Je recommencerai encore et encore pour m'absoudre de ces rêveries hérétiques, jusqu'à ce que l'Éther m'embrasse.



Notre groupe de reconnaissance a traversé les Steppes, en évitant le territoire jotun.

Même à cette époque, bien avant l'avènement de Kamar, alors que la Grande Guerre faisait rage, les Désolations de Jotari étaient inhabitées et seul le temps y passait. Pourtant, il nous arrivait de croiser des groupes de Jotuns campant dans le désert et nous avions déjà perdu beaucoup d'hommes face à eux.

Les Steppes aboutissaient à un canyon creusé par une rivière, devenue aujourd'hui un ruisseau, et où se dressait une forêt clairsemée arborant le vert pâle de la saison des semences.

Cette terre si paisible allait bientôt être repeinte en rouge sang.



Nous fumes bien malgré nous les spectateurs d'une exécution. Une compagnie de Balaurs, armée jusqu'aux dents, quittait Tiamaranta et se dirigeait vers le nord avec un prisonnier.

Était présent également le nouveau Seigneur Dragon, l'Usurpateur. Nous étions trop nombreux pour pouvoir nous cacher, les deux camps s'apprêtèrent donc à s'affronter.

Je ne vais pas entrer dans les détails : les histoires sanglantes ne m'intéressent pas. De plus, le temps a quelque peu effacé mes souvenirs. Notons simplement que la bataille se termina en un face-à-face entre le nouveau Seigneur Dragon et Notre Dame, qui l'emporta.

Lorsque le calme revint enfin, l'ennemi avait battu en retraite et nous avait laissé son prisonnier : un grand Balaur ailé, élégant et fort, au port de tête altier et aux cornes gigantesques.

Sabla, le prisonnier, était déjà imposant, même s'il était alors bien plus petit qu'aujourd'hui. L'impression d'orgueil et de puissance qu'il dégageait me tétanisait et j'avais la certitude que d'autres étaient dans ce cas.

Sur un mot de Dame Siel, il fut lié à notre compagnie, les sorts de la Dame l'immobilisant totalement, de sorte qu'il ne pouvait que remuer la langue.

Pourquoi ne fut-il pas détruit ? Notre Dame du Temps savait-elle ce qui allait se passer, grâce à son troisième œil ? La voie que j'ai suivie a-t-elle été tracée par le destin et non par mes propres choix ? Ou suis-je encore en quête d'absolution, après tout ce temps ?

Sabla me fut confié, à moi qui étais mage de la Lance de Siel. Mais j'étais d'abord et avant tout stupide...

J'ai été si bête de lui avoir accordé mon attention et mon esprit, et encore plus bête de lui avoir ouvert mon cœur, alors que je sais pertinemment que les Balaurs ne recherchent que le pouvoir et la mort.

Sabla, d'une voix marquée par les grains et les fumées passées et futures, m'a parlé de son histoire.

Le soulèvement de Tiamat avait planté une graine dans le cœur de Sabla. Cette graine avait fait germer en lui une force et une ambition remarquables. Mais le Seigneur Dragon, poussé par sa jalousie, avait, lui aussi, vu naître l'étincelle qui allait pousser son capitaine à la révolte.

Notre seule présence permit de repousser son exécution, mais le sort que lui réservait Siel ne devait pas être plus enviable.







Dame Siel retourna sur le champ de bataille des Seigneurs Empyréens et notre expédition resta en arrière pour s'occuper de la situation à Sarpan.

Harcelée sur ces terres étranges par les Jotuns et la jeune tribu humnaz, notre Légion se retrouva rapidement à bout de force, loin de chez elle et de tout renfort, le danger la guettant à chaque détour du chemin.

Les Balaurs représentaient la plus terrible de ces menaces. Je vis bon nombre de mes camarades mourir empalés, étripés, massacrés... leur retour à l'Éther ne fut pas sans souffrance et sans cris.

J'avais peur. Nous avions tous peur.

Nos cœurs acceptèrent notre destinée : nous allions tous mourir ici.

Mais non, murmura Sabla à mon âme en deuil. Il pouvait en être autrement.

Nos forces nous avaient quittés et la Dame nous avait abandonnés, me dit-il d'une voix grondant comme le tonnerre.

Mais son pouvoir restait dormant alors que nous le traînions à travers Sarpan tel le plus beau des trophées.

Il m'en donnerait un avant-goût si j'acceptais de briser les liens que Siel avait tissés autour de son cœur. Et cela serait suffisant pour survivre aux horreurs du champ de bataille.

C'est à cet instant que je m'enfuis, mon cœur bouleversé par ses paroles et mon désir de les croire.

Je me forçais à m'endurcir, en faisant le serment de ne plus jamais parler à cette abominable créature.

Mais je savais que mon cœur ne demandait qu'à me trahir. J'étais jeune et faible, et je voyais ma propre mort avancer vers moi.

Aujourd'hui encore, je continue à me chercher des excuses. Pardonnez-moi, ma Dame. Je ne suis pas digne de votre grâce.

Il ne fallut pas longtemps pour que le pas cadencé des Drakans ne se mette à retentir dans la vallée.

Notre petite expédition observa le mal se déverser par la porte de Tiamaranta. Ils étaient nombreux, si nombreux.

À mesure que nos armées livraient bataille et que mes camarades tombaient, je sentis ma détermination faiblir.

Je courus alors jusqu'à Sabla et plaçai mes mains sur le cuir froid de sa poitrine pour tenter de discerner le sort qui lestait son cœur.

Des renforts sont arrivés en retard.

L'arme de siège d'Éther et les membres de la Fédération des magiciens réians, qui sont passés par le Portail Abyssal, se sont mis à tirer sur les ennemis sur le champ de bataille.

Ekios et mon maître Mashios faisaient également partie des renforts.

Soulagé, Ekios a déclaré que sans moi, Sarpan aurait été capturé par les Balaurs. Maître Mashios a quant à lui fondu en larmes, soulignant que son élève avait dépassé le maître.

Sabla enfla encore et encore. Les rugissements lointains de Tiamat ne faisaient que l'encourager.

Quand il me lâcha enfin, il ne me restait plus qu'un souffle de vie. Il se dressait devant moi tel un monstre sorti du pire des cauchemars.

Sans se préoccuper de la bataille qui se déroulait en dessous d'eux, Sabla et Tiamat s'affrontèrent, modifiant le relief de l'étroite vallée en se projetant mutuellement contre ses parois.

Ma vision se brouillait, mais je vis encore notre centurion se faire écraser par le pied de Sabla, qui ne l'avait même pas vu. Et je compris alors que j'avais trahi ma Légion, ma race et ma Dame.

J'aurais dû y passer, nous aurions tous dû y passer.

Mais les voies d'Aion sont impénétrables.

Dame Siel revint et s'embrasa de lumière et de furie à la vue de ce qui s'était passé en son absence.

Tiamat, blessé, fuit le champ de bataille.

Mais Sabla garda la tête haute, et toisant du regard notre Dame qui entonnait le sort qui allait le pétrifier avec le reste de la vallée.

Si certains d'entre nous ont survécu, c'est uniquement à la chance que nous le devons.


J'ai souvent regretté de ne pas avoir péri à la place des nombreux légionnaires dont j'ai la mort sur la conscience.

Mais la Dame, bénie soit sa grâce, pardonna l'impardonnable. Elle m'ordonna de continuer à vivre et je lui obéis aujourd'hui encore, alors que l'Éther l'a rappelée.

Sabla est figé dans une posture de défi, contemplant les terres de Tiamat avec dédain. Le temps d'Aion poursuit son cours sans lui.

Et je sers en silence dans le Temple de Siel. Je continuerai à le faire jusqu'à ce que le temps l'engloutisse, lui aussi.




J'ai rédigé ceci en guise de pénitence, sur ordre de mon maître.

Mais je ne demande pas le pardon. Moi-même, je suis bien incapable de me pardonner.





Login to edit data on this page.
BBCode
HTML

Élyséens
Asmodiens

Élyséens
Asmodiens

Élyséens
Asmodiens

Élyséens
Asmodiens