ID: 748013
Contes de fées traditionnels d'Atréia, Vol. 6
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Niv: 1
PV: 63
Rayon d'aggro: 0m

Dialogs:

La collection des contes de fées

Volume 6 - Les enfants qui dansaient

Approchez, laissez-moi vous raconter une histoire...

Il y a très, très longtemps, un terrible cataclysme a ravagé notre monde. Le vent et la foudre ont déchiré le ciel, semant partout la mort et la destruction.

Mais ça, vous le savez déjà. Vous le saviez avant même de venir au monde, tant cette tragédie est profondément ancrée dans la mémoire de notre peuple. Nous savons tous ce qui s'est passé ce jour là, tout comme nous savons à présent que cette catastrophe est le fruit de la lâcheté et de la stupidité des Élyséens. C'est une toute autre histoire que je souhaite vous narrer dans ce volume, mais je tenais à ce que vous gardiez ce drame à l'esprit tandis que vous parcourez ces pages...





Le Cataclysme a fait des millions de victimes, mais certains vous diront que ces Atréiens ne sont pas à plaindre, car ils n'ont pas eu le temps de souffrir. Ils sont morts en un instant, aspirés dans les Abysses. Pour les survivants, le calvaire fut bien plus terrible.

Privées de la lumière de la Tour de l'Éternité, les plantes furent les premières à mourir dans le froid et l'obscurité. Les herbivores ne tardèrent pas à disparaître à leur tour. En proie à la famine, nos ancêtres virent leurs nombres diminuer de jour en jour dans tout Asmodae... Et les habitants du village de Beluslan ne furent pas épargnés.

Chaque jour, les adultes de ce petit village partaient dans leurs champs gelés pour cultiver tant bien que mal les rares plantes capables de survivre à ces conditions hostiles. Pendant ce temps, les enfants trop jeunes ou trop faibles pour les aider se rassemblaient autour d'un feu sur une petite colline voisine. Le plus petit d'entre eux s'appelait Marcose.

Son père était mort alors qu'il était encore tout jeune, et sa mère était comme toutes les mères... toujours inquiète pour son fils. Même quand elle travaillait, elle prenait toujours le temps de revenir pour s'assurer que tout allait bien. Chaque matin, elle l'empoignait fermement par les épaules, le regardait droit dans les yeux et lui répétait les mêmes consignes. "N'oublie pas, mon fils. Ne danse pas. JAMAIS. Reste près du feu et économise tes forces !"





Tous les jours se déroulaient de la même façon. Les adultes travaillaient dans les champs, et les enfants les regardaient depuis la colline en se protégeant de leur mieux contre les assauts du vent.

Les champs produisaient peu, et avec le temps, les enfants devinrent de plus en plus maigres, de plus en plus légers. Mais comme tous les enfants, ils restaient pleins de vie, d'énergie et de passion. Leur instinct les suppliait de courir vers l'horizon, de grimper aux arbres, de se bagarrer, de chanter, de crier !

Mais tout cela leur était interdit. Et ils s'ennuyaient...





Un jour où il faisait particulièrement froid, un garçon nommé Saul se leva. Au début, seule sa chevelure, balayée sur le côté, semblait danser au rythme du vent. Mais bientôt, le reste de son corps s'anima : ses bras, puis ses jambes et enfin le reste... Il commença à DANSER.

Les autres enfants se regardèrent, avec une certaine peur qui fit rapidement place à l'excitation et à la joie. Ils étaient tous figés sur place, pétrifiés par les avertissements de leurs parents, mais ils avaient terriblement envie d'imiter leur ami.

Un par un, ils se libérèrent de leurs inhibitions. Un deuxième enfant se leva, attrapa la main de Saul et commença à danser avec lui. Un troisième se joignit bientôt à eux, puis un autre et, au bout de quelques minutes, tous les enfants dansaient en ronde autour du feu en se tenant par la main.

Les enfants criaient et riaient, fous de joie. Et voyant que Marcose était toujours assis, ils l'invitèrent à les rejoindre.

"Viens jouer avec nous, Marcose ! Tu vas voir, c'est amusant !"

Mais Marcose hocha résolument la tête. Les paroles de sa mère résonnaient toujours dans ses oreilles.

Les enfants se mirent à danser tous les jours, et Marcose dut rester tout seul pendant que ses camarades couraient joyeusement dans les collines et les champs. Leurs parents étaient trop épuisés pour les arrêter, trop épuisés pour remarquer le changement...

Mais pas Marcose.

Il vit que leurs corps devenaient plus maigres, leur peau plus pâle, leurs os plus saillants...



Un mois entier s'écoula. Un mois s'écoula et se termina par une journée terriblement froide. Marcose était bien au chaud, enveloppé dans des couvertures près du feu, mais les autres enfants, maigres et dépourvus de graisse, tremblaient et pleuraient.

N'ayant qu'un seul moyen de se réchauffer, les enfants se levèrent d'un bond. Bras dessus, bras dessous, ils coururent tous ensemble vers une colline voisine. Au moment où ils atteignirent un petit vallon, une grande rafale souffla sur le village de Beluslan.

Marcose ferma les yeux bien fort pour se protéger du sable et se blottit dans sa couverture. Malgré le rugissement féroce du vent dans ses oreilles, il entendit les adultes du village hurler en choeur. Il entrouvrit les yeux et aperçut les enfants emportés haut, très haut dans le ciel gris, leurs corps légers balayés par les puissants vents du nord...



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