ID: 748016
Légendes et Nymphes Tome 5
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Niv: 1
PV: 63
Rayon d'aggro: 0m

Dialogs:

La légende de la nymphe de la Source de Feneis

Il existait autrefois à Eltnen une magnifique forêt nommée Eiron. Hélas, l'avancée du désert a eu raison d'elle. Son épais feuillage et des clairières ensoleillées abritaient toutes sortes d'animaux, des minuscules Elrocos aux mystérieux Crynacs en passant par les énormes Tipolides.

On y trouvait ainsi presque tous les animaux d'Élyséa. La Forêt d'Eiron devint donc tout naturellement un véritable paradis pour les chasseurs.





Un jeune chasseur énergique et toujours vêtu de beaux vêtements de cuir s'aventurait chaque jour dans cette forêt. Aineas arrivait tôt le matin pour flâner de clairière en clairière et jouir des splendeurs de la forêt. Il ne chassait que rarement à Eiron, car il détestait voir souffrir un animal, préférant le chant des oiseaux à celui de la corde de son arc. Et pourtant, il revenait jour après jour sillonner la forêt.

Chaque soir, à l'approche du crépuscule, Aineas terminait sa promenade près d'une source isolée connue pour être l'endroit le plus calme de toute la forêt d'Eiron. Il y étanchait sa soif avant de s'allonger pour chantonner ou s'endormir paisiblement.







Mais un soir, après avoir gagné la source comme à son habitude, Aineas succomba à la fatigue d'une journée harassante et sombra dans un profond sommeil dont il ne sortit qu'au petit matin. C'était la première fois qu'une telle mésaventure lui arrivait.

Alors que l'aube se levait et que les premiers rayons du soleil illuminaient péniblement la source, une jeune femme au regard triste et vêtue de haillons pénétra sans bruit dans la clairière où dormait Aineas. Elle portait un seau avec lequel elle puisa de l'eau sans remarquer la présence du chasseur endormi. Puis, hissant sa lourde charge sur son épaule, elle fit demi-tour pour s'en aller.

Aineas aurait pu continuer à dormir et ne jamais l'apercevoir si le destin n'avait pas fait trébucher la mystérieuse jeune fille sur une racine. Le bruit du seau tombant à terre dans la clairière silencieuse réveilla Aineas. Poussant un profond soupir de lassitude, l'inconnue se baissa pour ramasser son seau. Frappé par ce spectacle, Aineas voulut se précipiter pour l'aider à le porter, mais son corps était paralysé, comme hypnotisé par la grâce et la beauté qui perçait au travers de ses guenilles et de sa tristesse.

La femme remplit à nouveau son seau et quitta la clairière avant qu'Aineas ne trouve la force de parler ou de se lever.



Le lendemain, le jeune chasseur changea ses habitudes et se rendit directement à la source. Les oiseaux étaient toujours endormis lorsqu'il arriva dans la clairière et il décida de s'asseoir au bord de l'eau. Après une courte attente, la femme apparut avec son seau à l'épaule.

Il lui sourit alors qu'elle s'approchait de la source et elle lui adressa un faible sourire en retour.

Après avoir rempli son seau, elle hésita brièvement avant de s'éloigner. Et Aineas ne put s'empêcher de remarquer qu'elle marchait un peu plus lentement que la veille.








Aineas attendit alors sa visite chaque matin. Et chaque jour, le rituel de la belle inconnue prit un peu plus de temps que la veille. C'était un accord implicite.

Ils finirent par échanger leurs noms ; elle se nommait Feneis. Aineas partageait parfois avec elle le petit-déjeuner qu'il avait chassé, mais ils se contentaient généralement de rester assis dans le silence de la paisible clairière.

Chaque jour, Aineas arrivait vêtu de frais et souriant. Et chaque jour, Feneis portait les mêmes vêtements usés et arborait le même sourire empreint d'une mystérieuse tristesse. Une profonde amitié les unit peu à peu malgré leurs différences. Jusqu'au jour où Aineas trouva Feneis en larmes en arrivant à la clairière.

Entre deux sanglots, elle lui conta enfin son histoire. Ses parents étaient morts alors qu'elle n'était qu'une fillette. Elle fut recueillie par un oncle et une tante qui la traitaient durement et l'obligeaient à s'occuper de ses sept cousins. Elle faisait la cuisine, le ménage et devait même travailler aux champs. Mais elle s'était habituée à cette vie pénible et pleurait pour une tout autre raison.

Son oncle lui avait annoncé la veille qu'il comptait la marier à un veuf du village voisin ayant déjà trois enfants à peine plus jeunes qu'elle.

Après avoir écouté son histoire, Aineas regretta d'avoir si longtemps ignoré le triste sourire de Feneis. Il la persuada de le retrouver à la source le lendemain matin afin de s'enfuir ensemble.





N'ayant que peu d'affaires, il ne fallut pas longtemps à Feneis pour faire ses bagages. Elle finit même ses corvées quotidiennes un sourire aux lèvres. Impatiente d'être déjà au lendemain, elle ne dormit presque pas et arriva à la source avant le lever du soleil et avant l'arrivée d'Aineas.

Une étrange inquiétude s'empara d'elle quand la forêt finit par s'éveiller. Feneis se demanda ce qui pouvait retarder son ami. Elle tenta de se convaincre que tout irait bien. Mais Aineas ne s'était toujours pas manifesté quand les ombres du soir commencèrent à envahir la clairière.

Elle l'attendit plusieurs jours, mais jamais Aineas ne se montra.








Feneis était rongée par l'inquiétude et le chagrin. Le silence qu'elle avait tant aimé aux côtés d'Aineas lui semblait désormais menaçant.

L'eau de la source était comme un miroir, mais Feneis n'osait en approcher de peur d'y voir le reflet de sa peine.

Quelque temps plus tard, des villageois de passage trouvèrent les chaussures usées de Feneis près de la source. Il semblait qu'elle ne soit jamais retournée de la clairière.

Mais qu'était devenu Aineas ?

Aineas n'était pas un chasseur ordinaire, mais un Daeva de la Légion du Tonnerre. Hélas, le destin avait décidé de se jouer de lui. Car le jour même où il proposait à Feneis de l'aider à s'enfuir, le général Deltras finalisait les détails d'une banale mission de reconnaissance.

Étant l'un des meilleurs rôdeurs de sa légion, Aineas n'hésita pas un seul instant à rejoindre l'escouade de Deltras.





L'histoire de la Légion du Tonnerre est bien connue et serait trop longue à relater ici. Mais la loyauté d'Aineas envers Deltras lui coûta sa vie éternelle, et nombreux furent les Daevas qui ne revinrent jamais de cette expédition.

Depuis ce jour, certains pensent que le fantôme d'Aineas se lamente toujours de n'avoir pu tenir sa promesse.









Par la suite, tous ceux qui se rendirent à la paisible source de la forêt d'Eiron eurent à souffrir de terribles maux de tête. Et quiconque y restait trop longtemps était sûr de mourir.

Car la source abritait désormais une nymphe séduisant les jeunes chasseurs. Et malgré les guenilles dont elle se drapait, son envoûtante beauté était inoubliable. Convaincus que la nymphe était l'esprit de Feneis, les chasseurs baptisèrent cet endroit du nom de "Source de Feneis".

La forêt a cédé la place au désert aujourd'hui. Et la légende tragique de Feneis et Aineas n'est plus qu'un lointain souvenir.









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Élyséens
Asmodiens