ID: 748007
Armes légendaires, Volume 1
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Niv: 1
PV: 63
Rayon d'aggro: 0m

Dialogs:

Livre de contes élyséens - Les armes légendaires - Volume 1




La légende de l'Épée draconique

Né du feu et de la glace.

Fruit du talent et de l'ambition.

Union de la lumière et des ténèbres.

J'ai pris forme après des années de gestation.

Seul au monde, j'ai immédiatement cherché un compagnon. Il devrait être fort et courageux, sur le champ de bataille et dans ses convictions. Mais surtout, il devrait servir l'ordre et la cause des Drakans.



Ceux qui avaient forgé mon corps et capturé mon âme m'offrirent à leur champion, un puissant guerrier qu'ils croyaient à la hauteur. Mais je sentis immédiatement qu'il était corrompu. Il était faible et lâche, combattant par peur de décevoir plutôt que par désir de faire resplendir la gloire des Drakans sur tout Atréia.

Voilà pourquoi je choisis son écuyer. De faible stature et encore novice dans l'art du combat, il débordait néanmoins d'énergie et de potentiel. C'est encore vibrant des prières de mes créateurs que je le vis pour la première fois.

Annunaku, mon bouclier. Je serais son épée, et ensemble, nous vaincrions tous nos ennemis pour étendre l'empire des Drakans.

Le champion tendit la main vers moi, une expression de triomphe sur le visage, mais je bondis aussitôt de mon autel pour atterrir dans la main d'Annunaku. Des années plus tard, Annunaku m'avoua avoir craint pour sa vie, certain que j'allais le tuer pour avoir désobéi à sa mère en devenant simple écuyer.

Incrédule, le champion se retourna pour faire face à son serviteur, devenu tout à coup une menace pour lui. Épée à la main, il se jeta sur nous avec toute la force de sa rage, mais ma lame repoussa chacune de ses attaques, et il commença bientôt à fatiguer.

Il s'était attendu à une victoire facile, sans se douter que je ferais une telle différence. Il m'avait sous-estimé, ne pensant qu'au prestige que je pourrais lui apporter, une preuve irréfutable qu'il n'était pas digne de devenir mon partenaire.

Parade et blocage. Feinte et riposte. À mesure que le combat progressait, une symbiose s'établit peu à peu entre Annunaku et moi. Il commença à me faire confiance et à laisser ma lame guider sa main, tout comme je le laisserais guider nos vies. Le chant du combat résonnait en nous, rythmé par les cris du métal.

Le champion se retrouva bientôt sur la défensive, sous le regard impassible de mes créateurs. J'avais été forgé dans les flammes noires des Abysses. Ils respecteraient mon choix et l'issue du combat.

Quand le champion tomba enfin à genoux, ses nombreuses blessures saignant abondamment, notre victoire ne fit plus aucun doute. Nos deux volontés alors en parfaite harmonie, Annunaku porta le coup de grâce, tranchant la tête de son ancien maître avant même qu'il ait le temps de prier pour sa vie.

À compter de ce jour, rien ne put jamais nous séparer. Nous ne formions plus qu'une seule et même entité. Toutes nos pensées, toutes nos envies étaient indissociables. Plus tard, une femme forte et déterminée réussit à nous séduire, et nous donna trois enfants.

Aucun ennemi ne pouvait résister à nos forces combinées. Ensemble, nous formions le soldat Drakan ultime. Nous étions Annunaku et Saruluda, le cauchemar des humains, ces parasites qui rêvaient de détruire notre race.

Malheureusement, tous les êtres vivants vieillissent, même les plus braves. Je pouvais toujours lacérer nos ennemis et briser leurs lames sans difficulté, mais Annunaku commença à montrer des signes de faiblesse. Lui qui avait été si robuste s'effondrait après chaque combat, à bout de souffle et couvert de blessures.

Je pouvais sentir sa honte. Sa propre faiblesse le dégoûtait, et il s'en voulait de devenir un boulet pour moi. Mais il fit de son mieux pour me cacher ses peurs et ses doutes. En parler aurait été reconnaître la vérité, et bien que plus faible de jour en jour, il préféra donc garder le silence.

J'étais encore jeune et impatient, mais je finis par me rendre à l'évidence. Sa place n'était plus sur le champ de bataille. Je lui mentis alors pour la première et la dernière fois, en prétendant que je souhaitais rentrer chez nous pour voir grandir nos arrières petits-enfants.

Mensonge ou pas, il accepta. Et alors qu'il me présentait aux huit enfants en les taquinant, m'exposant pour la première fois à des sentiments d'affection et de confiance, je ressentis autre chose que la gloire et l'honneur réchauffer mon âme.

Les années passèrent, et Annunaku continua de décliner. Des guerriers venaient de partout pour écouter les histoires du vieux Drakan devenu presque aveugle, mais leurs yeux avides restaient toujours fixés sur moi, trahissant leurs véritables intentions. Ils semblaient oublier que c'est moi, et moi seul, qui choisit mes partenaires.

Le jour où Annunaku quitta Atréia pour prendre sa place parmi les étoiles, je pris ma décision. Je fis ce qu'aucun être humain, aucun Drakan ni aucun seigneur empyréen ou drakan n'aurait pu faire, et séparais moi-même mon corps en huit fragments. Un pour chacun de mes arrières petits-enfants.

Malheureusement, mes pouvoirs s'en trouvèrent considérablement affaiblis. Je ne pus rien faire pour dissuader Kusku de choisir un mauvais mari. Ni pour arrêter l'assassin qui prit la vie d'Ashnan. Même moi, le grand Saruluda, je peux commettre des erreurs.

Affligé et impuissant, j'ai traversé des siècles de solitude, oublié dans des salles vides ou dans les poches de drakans qui n'étaient pas de mon sang. Mais un jour, galvanisé par l'énergie ancestrale qui sommeillait encore dans chacun de mes fragments, je réussis enfin à reconstituer mon corps et à reprendre le contrôle de ma destinée.

J'étais de nouveau moi-même. Entier. Affaibli par des siècles d'inaction, mais plus sage et plus expérimenté. Et je n'étais plus seul. Un jeune drakan avait réussi à rassembler tous mes morceaux, permettant ainsi ma résurrection. Impressionné par tant de dévotion, je compris aussitôt qu'elle était digne de devenir ma nouvelle partenaire.

Elle s'appelait Nanshe, et elle était pleine de rêves et de grands projets. Sa première idée fut de lier nos vies à celle d'un jeune politicien, Ereshkigal. Grâce à elle, je pus renouer avec la joie du combat, et mon nom fit à nouveau trembler tous les ennemis des drakans.

Mais l'histoire se répéta. Nanshe finit par mourir elle aussi, et mon corps se brisa à nouveau en huit fragments. Ma volonté n'était plus assez forte pour s'y opposer.

Vint ensuite Sherida, fléau des Séraphims. Puis Uttu, qui subjugua les constructeurs navals. Tiglath le conquérant. Warassuritha l'armurier. Shubnalu. Ibi. Ziyatum.

Je me sens de plus en plus faible. De plus en plus seul. Et voilà maintenant que les humains font leur Ascension, m'appellent l'épée draconique et me traitent comme un simple coupe-papier. Quand pourrais-je enfin rejoindre Annunaku et Nanshe ? Jamais. Tout ce qui m'attend, ce sont des batailles sans nom et l'éternité de l'oubli. Aujourd'hui accroché à un mur comme un vulgaire trophée, il me reste encore assez de conscience pour hurler ma frustration à un maître qui ne m'entend même pas.



La légende de l'Orbe du géant

Assis autour de leur grande table, les maîtres forgerons d'armures regardaient Nanus comme une sylphène qui aurait eu la mauvaise idée d'approcher de leurs fourneaux. "Reste calme", se dit-il, transpirant abondamment. "Tu es déjà maître de cuisine, et ils faisaient exactement la même tête le jour de ton évaluation."

"Nous avons étudié attentivement votre projet", proclama soudain le grand inquisiteur. N'oubliez pas, cette histoire prend place avant le grand cataclysme et à l'époque, les choses se passaient différemment. Les candidats étaient évalués par un comité de maîtres qui décortiquaient leur travail et délibéraient avant de décider s'ils étaient ou non dignes de recevoir le titre.

"Maître de cuisine Nanus, ce comité vous a jugé inapte à rejoindre nos rangs. Vos talents en matière de fabrication d'armures laissent encore à désirer. Regardez tous ces points faibles !" Et sur ces paroles, le grand inquisiteur commença à mettre en pièces le plastron qu'il avait eu tant de mal à forger. À mains nues.

"Voyez comme ces lignes manquent de fluidité. Ces pièces s'articuleront mal et s'useront trop vite." Cette fois, le grand inquisiteur montra simplement du doigt des jointures trop rigides à la finition indéniablement bâclée.





"Rentrez chez vous," conclut fermement son bourreau. "Faites rôtir un porgus et préparez un potage. Mettez à profit votre vrai talent. La confection d'armures n'est pas pour vous."

Mais Nanus ne rentra pas chez lui. Furieux, il retourna d'abord à l'atelier qu'il louait en ville et jeta toutes ses créations aux ordures. Et ensuite, il se mit au travail. Ils allaient voir ! Il créerait la plus belle et la plus robuste de toutes les armures.

Il fit alors des dizaines de croquis, sans réussir à donner forme au moindre projet. Excédé, il finit par jeter sa plume et son papier hors de prix et réalisa qu'il avait grand besoin de faire une pause. "Je vais prendre l'air, et à mon retour, j'aurai la tête reposée et pleine d'idées neuves. Ces prétentieux seront forcés de reconnaître ma valeur."

Sur ces mots, Nanus fila à la taverne.



La statue de pierre a attaqué Nanuz, qui a glissé dans sa poche le fragment de pierre luisant faiblement et s'est enfui.

À peine avait-il échappé au danger qu'il a constaté que la pierre avait perdu sa lueur et ressemblait désormais à une pierre ordinaire.

Nanuz n'a pas été déçu, il a fabriqué un orbe à partir de cette pierre.

L'orbe produit était parfaitement ordinaire. En plus de son apparence brute, il ne semblait pas non plus posséder de capacités particulières. Les gens ont été déçus par l'orbe pour lequel Nanuz avait risqué sa vie.

Mais peu après la fabrication de l'orbe, Nanuz mourut et l'orbe tomba dans l'oubli.

Couvert de sueur et de terre, les muscles endoloris par tant d'efforts, Nanus finit par mettre à jour l'entrée d'un long tunnel lugubre. Sans même prendre le temps de se reposer, il plongea dans les profondeurs obscures. Les parois de terre laissèrent rapidement la place à un ancien couloir de pierre, et Nanus arriva bientôt dans une salle gigantesque aux sols pavés de marbre et aux murs couverts de bas-reliefs colorés. Les différentes scènes représentaient Aion transmettant sa sagesse à de célèbres philosophes.

Nanus n'avait pas pris de torche, mais il faisait assez clair pour qu'il puisse étudier ces gravures dans les moindres détails. Comment était-ce possible ? Il fallait qu'il découvre la source de cette étrange lumière !

En poursuivant son chemin, il finit par tomber sur la petite pièce carrée dont lui avait parlé le mineur. Et en son centre l'attendait une pierre rayonnant littéralement d'énergie vitale et de puissance. Avec un minerai aussi splendide en sa possession, Nanus se dit qu'il ne pourrait que réussir à forger l'armure de ses rêves.

Mais quand il referma la main sur ce trésor, la caverne toute entière se mit à trembler. Les plafonds et les murs de pierre s'écroulèrent tout autour de lui alors que le pauvre Nanus courait ventre à terre vers la surface, la pierre brillante serrée contre sa poitrine.



Il parvint à ressortir juste à temps et s'écroula dans l'herbe encore tremblante de la clairière, miraculeusement indemne. Toussant pour dégager ses poumons saturés de poussière, il ouvrit la main pour admirer sa trouvaille.

Mais la pierre qu'il tenait n'avait plus rien de magique.

De retour chez lui, il la lava et la polit encore et encore, mais rien n'y fit. La pierre était devenue un simple caillou ordinaire, de forme grossière et sans aucun signe particulier. Quand il raconta son histoire, personne ne comprit pourquoi il avait risqué sa vie pour obtenir un objet aussi insignifiant.

Les années passèrent, et des histoires étranges commencèrent à circuler. Un soldat raconta comment il avait vu le neveu de Nanus se relever et tuer le Balaur qui venait pourtant de l'éventrer. Un autre légionnaire parla de blessures qui se refermaient sitôt infligées. Au fil des siècles, ces témoignages de guérisons miraculeuses sur le champ de bataille furent associés à la pierre de Nanus, aujourd'hui appelée "l'Orbe du géant".

Guerriers avides de pouvoir, légionnaires en quête de gloire, soldats effrayés par la mort... Tous désiraient l'Orbe, mais il ne pouvait protéger qu'un seul hôte à la fois.

Et la chance de ses propriétaires ne durait jamais très longtemps. Bien souvent, ils perdaient l'orbe dans le feu de l'action, sans s'en rendre compte, et mouraient de leurs blessures, ne pouvant plus compter sur ses pouvoirs régénérateurs. De faux orbes apparurent un peu partout, même à Sanctum, et des marchands peu scrupuleux trouvèrent toujours des soldats naïfs pour les acheter.

Personne ne sait où se trouve l'Orbe du géant, aujourd'hui. Mais j'ai entendu dire que les Balaurs avaient réussi à s'en emparer.



Voyant leurs ennemis vaincus revenir à la vie, ils s'étaient montrés rusés. Leurs interrogateurs convoitaient le pouvoir de l'orbe, qui leur aurait permis de garder leurs captifs en vie jusqu'à ce qu'ils finissent par révéler tout ce qu'ils savaient.



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Asmodiens