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| La Femme fatale dans l'histoire - 10 | |
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PNJ
Niv: 1 PV: 63 Rayon d'aggro: 0m |
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Dialogs: La Femme fatale dans l'histoire Volume 10 - Agren l'oracle L'histoire millénaire du Couvent de Marchutan est entachée d'une seule et unique faute, et cette faute a pour nom Agren. Elle déshonora le temple, et c'est suite à ses crimes que le vieil ordre prophétique fut aboli. Pourtant, ses origines et ses débuts modestes n'auraient jamais laissé présager qu'elle provoquerait un jour de tels bouleversements. Agren avait grandi dans une ferme de Beluslan, et n'avait même pas rejoint le temple en tant qu'oracle. En vérité, elle n'était que la servante d'un des prêtres du seigneur Marchutan. Pendant des années, elle continua d'occuper ce poste insignifiant. Mais un jour, le prêtre qu'elle servait demanda à ce qu'elle soit admise au sein du Couvent de Marchutan pour devenir oracle. Il estimait que le temple avait grand besoin d'un oracle de plus, et qu'Agren avait toutes les qualités requises pour réussir. Elle était assez sérieuse et disciplinée pour aller jusqu'au bout de sa formation. De nombreuses voix s'élevèrent contre cette idée, arguant qu'une simple fermière n'avait aucune chance de devenir oracle. Mais le prêtre resta inflexible, déclarant simplement qu'il voulait lui donner la possibilité de faire ses preuves. De l'avis général, Agren était une jeune fille plutôt quelconque. D'un naturel décontracté, elle s'entendait bien avec tout le monde , mais son physique n'avait rien de spécial et son intelligence était tout juste dans la moyenne. Bien qu'issue d'un milieu modeste, Agren s'efforça de combler ses lacunes et de s'adonner aux activités qu'affectionnent les gens cultivés. Elle apprit à danser et à respecter les règles de l'étiquette, travailla son langage et se plongea dans la lecture de nombreuses œuvres philosophiques. Comme le prêtre l'avait annoncé, elle fit preuve d'un dévouement exemplaire. Certains commencèrent bientôt à se méfier de son ambition dévorante, qui la poussait parfois à faire le travail des autres sans leur permission, mais la plupart des membres du temple ne virent dans son enthousiasme que de l'anxiété et un immense désir de faire bonne impression. D'ailleurs, les rares plaintes à son encontre étaient toujours formulées par d'autres oracles se sentant menacés par ses progrès. En tout point, Agren était irréprochable. Attirant rarement l'attention sur elle, elle resta dans l'ombre jusqu'à ce qu'un incident se produise. Un jour, au terme d'une longue et rude bataille, le seigneur Marchutan rentra au Couvent pour célébrer sa victoire pour Asmodae. Les oracles préparèrent alors un grand banquet et une danse de louange en son honneur. Mais quand vint le moment d'entrer en piste, une des danseuses se trouva mal, laissant ses camarades dans une situation délicate. Voyant leur désarroi, Agren leva la main. "Je peux la remplacer." dit-elle simplement. Les danseuses restèrent perplexes, ne voyant pas comment elle aurait pu apprendre une danse connue seulement des plus grands oracles du Couvent. Mais l'heure n'était pas aux questions, et la danse commença. La grâce et la finesse d'Agren subjuguèrent toute la salle, et sa performance monopolisa l'attention de tous. Le seigneur Marchutan assista à sa prestation en silence, et quand la danse fut enfin terminée, il prit la parole. "Je vous remercie pour cette démonstration, jeune oracle. Vous avez dû travailler dur pour atteindre un tel niveau de perfection." "Même si c'est rare, je suis certain que le destin cache parfois les réponses que nous cherchons. Notre volonté renferme un grand pouvoir, et la vôtre est peut-être assez forte pour inciter le destin à changer sa réponse." Personne ne le comprit, mais à cet instant précis, le seigneur Marchutan devina l'avenir d'Agren. Pourquoi alors ne fit-il rien pour changer le cours des choses ? Les voies des seigneurs Empyréens sont impénétrables... peut-être voulait-il lui donner une chance de changer elle-même sa destinée. Avec le temps, Agren devint une confidente de plus en plus appréciée. Ses origines modestes lui donnaient l'image d'une femme innocente, loyale et digne de confiance. Son apparence quelconque et son attitude toujours humble la mettaient à l'abri des conflits et autres rivalités de pouvoir. La plupart des oracles plus anciens la jugeaient d'ailleurs fiable et obéissante, et elle profita de leur confiance pour apprendre des choses importantes avant les autres adeptes de son âge, si bien qu'au bout de quelques années, elle fut nommée comme candidate au poste de grand oracle. Comme toutes les informations confidentielles utilisées par les oracles et les officiers de haut rang passaient entre ses mains à un moment ou à un autre, Agren n'eut aucun mal à renforcer sa position et à évincer ses concurrentes. Mais si ses intentions étaient claires dès le début, sa cruauté n'éclata au grand jour que plus tard, lorsqu'elle élimina son obstacle principal, Imevere, une femme belle et douce, et dont le cœur était pur. C'est cette pureté qui l'empêcha de voir clair dans le jeu d'Agren. Les deux femmes passaient beaucoup de temps ensemble, et quelques jours avant que son amie ne soit nommée grand oracle, Agren empoisonna sa nourriture. Imevere s'effondra la veille de la cérémonie et mourut pendant la nuit. Même maintenant, on ne sait toujours pas comment Agren se procura le poison. À l'époque, elle ne fut même pas soupçonnée. Les funérailles eurent lieu le lendemain, et tous ceux qui y assistèrent pleurèrent la malheureuse... même Agren. Ce n'est qu'au moment de sa cérémonie d'intronisation qu'Agren révéla enfin son vrai visage. Offrandes, fleurs et lettres de félicitations affluèrent de tout Asmodae, principalement de la part de Daevas influents. Le couvent tout entier fut surpris de découvrir l'ampleur du réseau de relations qu'Agren avait tissé en secret. Grands prêtres, généraux de brigades et érudits assistèrent à la cérémonie aux côtés de milliers de partisans. Agren entra dans la salle vêtue de sa parure de grand oracle et couverte de fleurs. Elle n'avait plus rien de la jeune fille modeste et obéissante tout juste sortie de sa ferme. Une fois nommée, Agren régna sans partage sur le Couvent de Marchutan, et prit des mesures draconiennes pour renforcer son pouvoir. Le prêtre qu'elle avait servi autrefois devint son plus fervent partisan. Tous les oracles qui osaient la contrarier d'une quelconque façon était aussitôt accusés d'avoir bafoué leur serment et chassés du couvent. Elle fit d'immenses efforts pour gagner le respect et l'amitié de tous les visiteurs de haut rang qui venaient au couvent, affichant une personnalité agréable et une culture sans faille. En retour, elle put bientôt participer aux réunions informelles entre Daevas, qui l'invitèrent de plus en plus souvent à donner son opinion. Agren finit ainsi par infiltrer la hiérarchie daevique à tous les niveaux. Ses nombreux contacts lui fournissaient toutes les informations nécessaires pour assouvir sa soif de pouvoir. Son réseau ne se bornant pas aux limites du couvent, elle avait parfois accès aux décisions importantes du conseil. Grâce à ces informations, elle pouvait faire comme bon lui semblait. Elle ne tarda pas à influencer directement les choix du conseil, en s'arrangeant pour que ses protégés décrochent des postes clés. Compétents ou non, ses partisans grimpèrent ainsi rapidement dans la hiérarchie, au détriment de ses opposants. Lorsque son pouvoir fut à son apogée, Agren commença à développer un appétit démesuré pour le luxe. Elle viola le code des oracles en se parant de robes magnifiques et en décorant ses appartements de diamants, de saphirs et autres pierres précieuses. Elle se mit à organiser en secret des centaines de fêtes, toutes plus dépravées les unes que les autres, et osa même exiger des mets normalement réservés aux seigneurs Empyréens. Mais à mesure que son train de vie devenait de plus en plus extravagant, sa corruption commença à faire parler d'elle. Et pour la première fois, des centaines de mécontents protestèrent d'une seule voix contre sa tyrannie, l'accusant d'avoir brisé ses vœux. Les alliés d'Agren devinrent nerveux et beaucoup lui tournèrent le dos. Dans sa rage, Agren laissa libre cours à sa cruauté. Elle purgea le couvent, éliminant sans pitié tous ceux qui l'avaient trahie, avant de menacer les Daevas complices de ses fautes. Mais les immortels savent que le pouvoir est corrupteur, et comprirent alors qu'Agren était perdue. Le destin d'Agren était-il scellé dès le début ? Ou ses choix l'ont-ils menée à sa perte ? Cette question reste sans réponse. Mais c'est le seigneur Marchutan en personne qui mit fin à son histoire. Un soir, il pénétra discrètement dans le couvent et alla retrouver Agren dans ses appartements. Elle était en larmes, entourée des richesses témoignant de sa corruption. Marchutan posa alors la main sur son épaule et lui parla doucement. "J'ai voulu défier le destin, et j'ai échoué. Mais tu avais le choix, mon enfant. Tu as toujours eu le choix..." Sur ces paroles, le seigneur Empyréen condamna Agren et la fit chasser du couvent, avant d'infliger la même sanction à ses plus fidèles partisans. Personne ne sait ce qu'elle est devenue ensuite, mais certains pensent qu'elle a connu le même sort que Beluslan et qu'elle a disparu à tout jamais... | |
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